C’est d’la bombe !

mars 2021 | PAR Sébastien Boistel

Avec un pré-ado capable de repeindre la moitié d’un café-librairie au prétexte de mettre en valeur sur les murs ses différents noms d’emprunts (The Killer, le Thug ou plus prosaïquement… Ivan) alors que son père se contente de griffonner sur le comptoir, Cool Parano, c’est « le » livre à avoir.

Qu’il ne nous en tienne pas rigueur mais ce « testament » de Benoît Carbonnel – plus connu sous le nom de « Béton-Cité » et qui a signé entre autres la superbe affiche de la dernière édition du festival Bus Stop Fest c’est un peu la version BD  du « graffiti pour les nuls ». Si, dans Paris sous les bombes, NTM racontait ces nuits où le « Suprême » disait toute sa colère sur les murs avant que ce ne soit dans un micro, Cool Parano raconte l’envers du décor.

A travers les tribulations et déambulations essentiellement nocturnes d’un personnage cartoonesque oscillant entre Daffy Duck et Fritz the Cat, on découvre le monde du graff, ses codes, son matériel mais aussi ses coulisses, entre embrouilles et galères liées à une activité qui reste sauf rares exceptions illégale. La BD est non seulement hilarante mais aussi graphiquement superbe et se double d’une réflexion sur la ville et l’urbanisme. Et témoigne de la qualité et l’inventivité de la production de cette petite maison d’édition marseillaise qu’est Même pas mal. En clair, c’est d’la bombe !

S. B.

Cool Parano, un testament graffiti, par Benoît Carbonnel, éditions Même pas mal, 144 pages, 20 euros