"Vous faites pas de portraits-robots, alors ?"

juillet 2021 | PAR Samantha Rouchard
Du 19 au 23 juillet, le Ravi a animé une semaine d'atelier de journalisme participatif au centre d'animation municipal des Chutes-Lavie, dans le 4ème arrondissement de Marseille. Au programme, information, culture,et satire !

«Est-ce que vous passez à la télé ?». C’est la question à laquelle, en début d’atelier avec des enfants et même parfois des plus grands, un journaliste est sommé de répondre. A nous, alors, d’expliquer que notre métier est bien plus vaste que cela. Et qu’il consiste avant tout à transmettre une information. C’est ce que le Ravi a fait du 19 au 23 juillet, en animant des ateliers de journalisme participatif au Centre municipal d’animation des Chutes-Lavie (Marseille 4ème). Tous les matins, 14 apprenti.e.s journalistes de 8 à 12 ans ont appris à construire un journal. «On trouvait que c’était une manière très novatrice de faire découvrir les médias aux enfants», explique Chaima Tlili, directrice du CMA.

Enquête à la piscine

Nous avons fonctionné en mini-rédaction. Le premier jour était consacré à la découverte du métier. Qu’est-ce qu’un journaliste ? Qu’est-ce qu’une information ? Si Amin me dit qu’il a vu Thaïs à la piscine, est-ce que je peux me contenter de son témoignage ? «Non ! Il faut aussi demander à Thaïs, à ses parents, à ses amis, au maître nageur», propose très justement Yvan, 10 ans. «Peut-être qu’on peut aussi lui demander son ticket de piscine ?», ajoute Elise, 10 ans. Et en quelques minutes, les apprenti.e.s journalistes ont déjà intégré l’importance de croiser des sources, qui fait qu’une rumeur restera rumeur ou deviendra information. Nous avons aussi manipulé les journaux papiers, certains d’entre eux n’en avaient jamais ouverts.

On s’amuse à compter les publicités à l’intérieur d’un journal. «17 publicités dans La Provence, c’est beaucoup madame ?», lance Yvan. Les enfants n’ont aucun mal à comprendre qu’un journaliste est quand même plus libre de ses propos quand la publicité est moindre dans son journal. En préparation de notre propre 4 pages, nous voyons ce qu’est un chemin de fer. «C’est comme pour les trains ?», demande Emma, 8 ans. Presque. Nous apprenons comment traiter un sujet, en reportage, portrait, interview… Concernant l’enquête, il faut expliquer qu’un journaliste qui enquête n’a pas la même finalité qu’un policier. «Vous ne faites pas de portraits-robots des gens alors ?», regrette Amine. Le deuxième jour, le dessinateur Ysope est venu expliquer l’importance du dessin de presse. Les enfants ont pratiqué et sont repartis avec leur caricature. Pour la plus grande joie d’Elliot, 8 ans et demi et déjà un beau coup de crayon. Il rêve de devenir dessinateur. En sous-groupe, nous avons aussi préparé la rencontre avec Pascal Coolen, un autre artiste dessinateur dont les enfants ont fait l’interview mercredi matin. Une sortie à l’atelier le B.E.L qui s’est très bien déroulée où nos petits curieux ont posé plein de questions et se sont initiés à la critique d’art. Une semaine intense, avec, au bout, leur journal entre les mains !

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