Castaner : « Le bilan est largement positif »

avril 2020 | PAR Jean-François Poupelin
Après quinze premiers jours de confinement, Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, fait le point depuis la cave de l'hôtel de Beauvau. Une Corona à la main. Une nouvelle fois, il est au front. Interview.
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Après les Gilets jaunes et les manifestations contre la réforme des retraites, vous voilà une nouvelle fois en première ligne…

C. C. : J’ai demandé au président s’il s’engageait dans la durée. Il m’a répondu « oui ». Alors je lui ai dit : « Je suis ton homme. » Il y a des gens qui sous-estiment le risque, il y a des gens qui pensent qu’ils sont des héros modernes alors même qu’ils sont des imbéciles. Ils font courir des risques à eux, leur famille, leurs proches mais aussi aux personnels de santé. J’assume cette dimension amoureuse.

Après les nombreuses violences policières, on pensait que le confinement calmerait vos troupes. Mais des associations de défense des droits de l’Homme dénoncent déjà de graves dérapages lors des contrôles. Une réaction ?

C.C. : Je ne doute pas que les policiers ou les gendarmes appliquent la loi avec intelligence. Jusqu’à ce jour, jeudi 26 mars, on a distribué 225 000 prunes et seulement quelques baffes. Le bilan est donc largement positif. D’autant que ça a permis à l’État d’empocher 30 patates. De plus, depuis un an, je le dis à chacune de mes visites auprès des forces de l’ordre : on ne fait pas de croche-pied à l’éthique, l’usage juste et proportionné de la force est ce qui sépare la démocratie de l’arbitraire, ce qui distingue l’ordre et la brutalité.

Pour lever le doute, j’aimerais aussi rappeler qu’il n’y a pas d’image de violence policière et qu’il n’y a pas eu de ratés dans la gestion du maintien de l’ordre. Les violences ne sont pas le fait des policiers ou des gendarmes, il y a ceux qui sont légitimes à utiliser la force, et ceux qui ne le sont pas.

On vous connaît plutôt noceur. Comment faites-vous pour vous détendre en cette période de confinement ?

C.C. : Être ministre de l’Intérieur, c’est l’être 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, mais cela ne m’empêche pas de répondre à une invitation à un anniversaire et de pouvoir m’y rendre librement. Je pense que c’est assez sain. Mais vu qu’on ne peut plus ni aller au restaurant ni finir les réunions de travail au Noto, j’ai décidé d’ouvrir un bar clandestin dans les caves du ministère. Je pense là aussi que c’est assez sain pour que je puisse continuer, dans cette période très particulière, à répondre à une invitation à un anniversaire. Ceci dit, et c’est le plus important, les cavistes font partie de la liste des commerces essentiels !

Propos recueillis par Jean-François Poupelin

Ndlr. Soyons très clairs pour éviter le moindre doute : cet entretien, mis en ligne un 1er avril, à l’image des aventures gouvernementales de Christophe Castaner, est un vrai canular. Toute ressemblance avec des faits existants ou des propos ayant été tenus est purement fortuite.