Transports en transit
Nice-Marseille en 1h20 au lieu du double par le train ? Oui mais pas avant quelques années lumière. Le 1er juillet, le gouvernement annonçait la validation des phases 1 et 2 de la ligne nouvelle Paca (notamment la construction d’une gare souterraine à Saint-Charles) dotée d’un budget global de 2,3 milliards d’euros pour un total de quatre phases.
En attendant, il faut se rabattre sur le bon vieux TER (avec parfois des cafards comme passagers), prendre sa voiture ou encore un car « Macron », aussi rapide mais beaucoup moins cher que le train. La FNAUT Paca (Fédération nationale des associations d’usagers de transports), qui voit d’un bon œil la ligne nouvelle pour faire baisser le nombre d’automobilistes, réclame dans la même logique des baisses de tarifs sur les TER, spécialement pour les familles.
Avec la libéralisation du rail à partir de 2021, la FNAUT et son secrétaire général Jean-Michel Pascal supposent que le prix du kilomètre pour le TER va sensiblement baisser : « On est à 28 euros en France contre 14 en Allemagne ! » Ils espèrent que les concurrents baisseront les prix et que le conseil régional, qui va faire des économies, proposera plus de trains. Ceux qui s’opposent à la privatisation redoutent, à l’inverse, une dégradation du service et la fermeture des lignes jugées non rentables.
Même si la SNCF Paca assure que « le retour de la fréquentation est progressif », la peur du virus est encore là et pousse les gens à prendre leur voiture. « C’est une sensation », confirme Jean-Yves Petit, élu écologiste en charge des transports au conseil régional jusqu’en 2015, désormais président de l’association Ramdam. Il déplore, dans les Bouches-du-Rhône, l’absence de « politique coordonnée de transports entre les collectivités locales, chacun tire la couverture de son côté ». Pour le vélo pareil : « Il n’y a aucune cohérence, aucune continuité à Marseille dans ce qui a été fait après le déconfinement, continue-t-il. On l’a vu avec la « corona piste » du Prado aussitôt détruite. Et dans des villes comme la Ciotat, ça a été un refus pur et simple… »
L’aviation a pris un sacré coup dans l’aile : l’aéroport de Marignane devrait accuser une baisse de trafic de presque 50 % en 2020. Pour éviter de se déplacer en avion, le gouvernement pense à réinvestir dans les trains de nuit, un virage total s’il se confirme, et le Paris-Briançon a repris ses trajets début juillet. En attendant, la région Paca continue de financer à coups de plusieurs millions d’euros par an le petit aéroport d’Avignon, qui a perdu ses quelques lignes commerciales pendant le confinement avec la faillite de la société Flybe…