Martine fait son bilan

février 2020 | PAR le Ravi
La candidate à la mairie de Marseille a déjà un bilan : celui de sa gouvernance au Département et à la Métropole. Où la filiation avec Jean-Claude Gaudin, toujours, mais aussi d'autres "grands" élus, se fait sentir...

Martine va au caté

Il n’y a pas que les dizaines de millions d’euros injectés dans la rénovation des églises marseillaises pour prouver que Martine Vassal marche dans les pas du pieux Gaudin. Il y aussi dans le financements des collèges privés. A l’image de son mentor, la présidente du Département préfère les curés aux profs. Comme déjà raconté par le Ravi, son « Plan Charlemagne » lancé en 2017, qu’elle souhaite dupliquer pour les écoles marseillaises en cas d’élection à la mairie, a multiplié les douces attentions pour les établissements privés : 20 millions d’euros sur quatre ans pour des travaux et de l’équipement, plus 10 millions d’euros entre 2018 et 2020 sur le fonctionnement. Sans oublier l’ouverture aux collèges privés des « séjours sportifs, éducatifs et de loisirs » financés par le Département hors du cadre scolaire. Ou quelques subventions au gré des demandes. Comme celle de 30 000 euros à la Chorale Anguelos de l’école Chevreul Blancarde. Pour qu’elle chante ses louanges ?

Influences bénitier : Gaudin 70%, Guérini 30%

J-F. P.

Martine monte à cheval

Fidèle à la tradition de sa famille politique et sans jamais rater l’occasion de faire un coup de com’, Martine Vassal ne lésine pas sur la sécurité. Le thème constitue le premier axe de son « projet » pour Marseille, « la mise en ordre ». Pour chapeauter le tout, elle a placé un ancien général de la gendarmerie, David Galtier, également tête de liste dans les 13ème et 14ème arrondissements. Lors de ses vœux à la presse, la candidate s’est vantée d’avoir installé à Marseille la Garde Républicaine à cheval (en partenariat avec la gendarmerie). Aperçue sur les plages cet été, elle rôderait vers Cassis et Aix-en-Provence. Une expérimentation de six mois en 2018 avait coûté 250 000 euros… En 2017 déjà, elle avait financé l’acquisition de 23 véhicules pour la police municipale marseillaise. Mélange des genres ? Enfin, jamais à court d’une petite mesure électoraliste, la métropole a voté en décembre la gratuité des transports en commun pour tous les policiers. 22 !

Influences matraque : Estrosi 70%, Ravier 30%

C. C.

Martine n’aime pas les pauvres

Ça n’est pas la fracture entre le Nord et le Sud de Marseille que le maire LR de Marseille n’a jamais cherché à réduire, mais il y a quand même chez Martine Vassal peu d’empathie pour les plus fragiles. Pour rappel, à son arrivée à la tête du Département des Bouches-du-Rhône en 2015, la « belle Martine », comme l’appelle Gaudin, a supprimé la prime de Noël à trois quart des allocataires RSA et a restreint l’accès à la gratuité des transport pour les demandeurs d’emplois. Mieux, si le budget RSA a suivi l’augmentation du nombre d’allocataires, celui de l’accompagnement à l’emploi et les subventions aux associations d’insertion sociale ont été méchamment amputés. Entre 2015 et 2018, le premier à perdu près de 35 %, avec notamment une division par deux des contrats d’accompagnement à l’emploi, et les secondes ont été réduites de 20 %. Certainement parce qu’il suffit de traverser la rue pour trouver un boulot…

Influences ruissellement : Macron 70%, Ravier 30%

J-F. P.

Martine brûle les planches

Ne dites pas que Vassal se fout de la culture, c’est un acteur qui affrontera pour elle Samia Ghali (Mousa Maaskri, tête de liste dans les 15-16e face à la sénatrice PS) ! Sur son site web, elle consacre même à la thématique un (petit) paragraphe. Et puis l’année de la Gastronomie, les feux d’artifice, le concert de Natasha St-Pier… Pas de quoi rassurer les syndicats, se demandant « où va la culture au Département », le CD 13 n’y consacrant que 22 millions et les acteurs culturels se souvenant des coupes. Et des premiers Dimanches de la Canebière, avec, derrière la volonté de « requalification », le deal « je t’aide, tu bosses gratos ». D’autant que, « pour eux, une proposition artistique ou un défilé de majorettes, c’est kif-kif », ironise l’un d’eux. Qui, sous couvert d’anonymat, craint surtout « le substrat idéologique : on redoute moins son adjointe à la culture, Sabine Bernasconi, que son cabinet ou son entourage, à commencer par sa porte-parole, Valérie Boyer ». Ah, la Provence éternelle, le Bal patriotique !

Influence mal de crâne : Macron 50%, Ravier 50%

S. B.

Martine ordonne bien sa charité

Le département a beau avoir l’obligation de prendre en charge les mineurs étrangers isolés, Martine ne fait pas de ce dossier sa top priorité, alors que les Bouches-du-Rhône, point de passage depuis la Méditerranée et l’Italie, accueillent toujours plus de ces jeunes en déshérence. Même l’installation de 250 réfugiés, dont une moitié de mineurs, dans un immeuble du diocèse juste sous les fenêtres du siège du Département, ne l’a pas amenée changer de position. Pas question de faire du port de Marseille un centre d’accueil pour les migrants, comme l’avaient envisagé l’Europe et l’État. « Quand on accueille mal, ça finit mal », tranche Martine. Parole d’experte !

Influence terre d’accueil : Ravier 50 %, Macron 50 %

R. l. R.

Martine passe entre les gouttes

Fan de la police, Martine ne craint pas davantage la justice, qui est bonne fille avec elle. Six ans après que la Chambre régionale des comptes (CRC) a tiqué sur les conditions du renouvellement du marché de l’eau à la Communauté urbaine de Marseille (CUM), le Parquet national financier n’est toujours pas fixé sur les suites à donner à l’affaire. Martine a pourtant été placée en garde à vue en 2017 pour être entendue. Présidente à l’époque de la commission environnement à la CUM, elle avait suivi toutes les négociations sur le futur contrat, malgré sa proximité avec les dirigeants de la Société des eaux de Marseille. Celle-ci a fini par remporter le marché, dans des conditions « très favorables aux intérêts du délégataire » selon la CRC. Pour autant, le PNF n’a encore mis personne en examen dans ce dossier. Aucune suite judiciaire non plus pour avoir fait travailler pendant quatre ans un parent de son mari, qui a tout du long brillé par son absentéisme. Le jeune homme ne sera licencié qu’après que Marsactu a révélé l’affaire. Parce que Martine a toujours lutté contre les passe-droits et le clientélisme.

Influence propre sur soi : Gaudin 60 %, Guérini 40 %

R. l. R.